Au total, le site de Diarville a livré un ensemble de quatre sépultures à char de la période celtique. Fouillée dans son intégralité, la nécropole de tumulus permet de restituer le destin privilégié dune communauté aristocratique des VIIème et VIème siècles avant notre ère, qui trouve ses origines familiales dans une caste de « cavaliers à longue épée » du début de lâge du Fer et qui se maintient sur place durant neuf générations.
Les recherches systématiques, menées sous la direction de Laurent Olivier, conservateur du patrimoine au Musée des Antiquités Nationales (MAN) de Saint-Germain-en-Laye, révèlent lhistoire surprenante de cette région au cur de la Lorraine, durant trois millénaires. Car les tombes des « princesses celtes » de Diarville ne sont pas isolées : à quelques kilomètres de là, la fouille du tumulus de Marainville-sur-Madon a fait surgir de terre la tombe dun souverain du début de lâge du Fer, enterré en armes sur son char dapparat et accompagné dobjets témoignant de lexistence de courants déchanges entre les mondes celtique et méditerranéen.
C'est en 1977 que M. Sivadon découvre dans son champ des pièces de fer et de bronze d'un moyeu de char, le squelette d'un adulte et une épée puis quelques mètres plus loin un squelette d'enfant. Ces vestiges d'un tumulus à tombe à char feront l'objet d'une fouille dans les années 1980. Le tumulus date de 550 avant notre ère et mesurait une trentaine de mètres de diamètre et deux à trois mètres de hauteur. Le prince, décédé entre 20 et 40 ans, était de grande taille pour l'époque (1,78 m). Il fut inhumé sur un char à quatre roues dans une tombe composée de madriers de bois et recouverte de blocs de pierre puis de terre. L'épée de fer retrouvée à ses côtés comporte un riche pommeau en ivoire d'éléphant incrusté d'ambre provenant de la mer Baltique. A la tête du char furent déposés un chaudron, une coupelle en bronze et le harnachement de deux chevaux. Ces pièces sont exposées au Musée des Vosges à Epinal. L'enfant, sans doute une fillette, fut inhumée 25 ans après le prince quelques mètres plus loin. Elle portait un torque (collier métallique celte) et des bracelets rubanés en bronze.
Le Laboratoire dArchéologie des Métaux de Nancy Jarville a été amené à étudier et à restaurer, en collaboration avec le laboratoire du Römisch Germanisches Zentralmuseum de Mayence, le mobilier archéologique issu des fouilles de Marainville et de Diarville.
La région de Marainville-sur-Madon comporte d'autres sites à tumulus.
En 1908 fut découvert le tumulus du Bois du Mont à Bouxurulles. Il date de la période de Hallstadt (1er Âge du fer) comme Marainville et renferme deux sépultures. Quelques ossements ont été retrouvés, ainsi qu'un vase.
A Mattaincourt, un tumulus hallstattien renfermait des torques et un bracelet. A Gugney-aux-Aulx, se furent cinq tumulus qui furent mis au jour au Champ Saint-Evre. Leur datation est inconnue. A Ambacourt fut découvert un ensemble d'une dizaine de tumulus. A Savigny, un tumulus non daté de 15 m de diamètre et 1,3 m de hauteur fut fouillé par J. Beaupré en 1911 dans le Bois de la Feuillère.
On ne sait pas de quoi la région de Sion tirait alors richesse et prestige, qui la mettaient en relation avec les cités de la Méditerranée. Quoi quil en soit, le site de Sion était alors une place centrale. Fortifié, il constituait sans doute un centre économique important au nord des Alpes, qui assurait la richesse de toute une région.
1. Sion
2. Charmes
3. Mirecourt
4. Diarville
5. Marainville-sur-Madon