A partir du IXe siècle avant J.C. (Âge du fer) apparaissent les tombes de cavaliers à épée, un type de sépulture originaire de Bourgogne. La caste concernée par ce type de tumulus s'impose dans la région de Sion dès le VIIe siècle. C'est à cette époque que Sion devient une forteresse. Au VIe siècle la principauté est riche et commerce avec la Méditerranée. Les tumulus contiennent alors des tombes à char (chars à quatre roues). Cette coutume des chars à quatre roues, apparue en Bavière au début de l'Âge du Fer, s'étend en effet dans le Nord-Est de la France au VIe siècle. Les tumulus ne furent alors plus réservés aux princes de très haut rang : à la fin du VIe siècle apparaissent des chars plus légers et moins élaborés. A partir du Ve siècle s'amorce le déclin de cette société aristocratique du Premier Âge du Fer.
"Ces tombes abritaient les dépouilles de hauts personnages, des aristocrates guerriers qui semblent avoir confisqué à leur profit l'énergie et les richesses de la société agraire qu'ils dominaient et exploitaient. On découvre ici l'apogée fastueuse de groupes sociaux où les efforts de tous ne profitent qu'à quelques uns. Ces pratiques s'accompagnent d'une surexploitation agricole et de graves perturbations de l'environnement qui annoncent des effondrements et des crises que confirme l'étude de la période suivante." (Le Pays Lorrain, 2003).
La tombe à char de Marainville-sur-Madon, au lieu-dit Sous le Chemin du Naviot. Elle date du début du VIe siècle. C'est l'une des premières tombes à char de la région. Découverte en 1977 par Gérard Sivadon, cette tombe à char était originellement enfouie sous un tumulus de 40 mètres de diamètre. Le long de la jambe droite du guerrier, un prince de très haut rang, était déposée une épée à lame de fer et à pommeau en ivoire d'éléphant incrusté d'ambre rouge (1). A la tête du char fut retrouvé un chaudron gréco-étrusque en bronze (2), témoin des relations commerciales de la principauté celte avec le monde méditerranéen. Le chaudron devait contenir de la boisson ou de la nourriture. A côté du chaudron avaient été disposés une coupelle à boire en bronze (3) et des éléments d'harnachement de chevaux en fer et en bronze (4 : mors, anneaux, disques décoratifs). Des fragments de bandage de roue avec clous prouvent la présence du char dans la tombe. Quelques années après la construction du tumulus princier, une sépulture annexe fut agencée à proximité. Elle contient la dépouille d'une fillette. Plus loin, un cimetière fut découvert (Ve et IVe siècles).
La nécropole
de Diarville, au lieu-dit Le Paquis devant Giblot.
Les fouilles (1988-1999) ont mis au jour la plupart des 10 à 15
tumulus de cavaliers à longue épée du VIIe
siècle, ainsi qu'un grand tumulus du VIe siècle
contenant les tombes à char de deux princesses. Ce tumulus, le tumulus
n°7, le dernier et le plus grand des tumulus de Diarville, mesure 40 mètres
de diamètre. Il fut érigé vers 500 pour contenir la dépouille
d'une princesse. Quelques années plus tard, une parente de cette princesse
fut inhumée dans une autre tombe à char sous le même tumulus.
On y découvrit des fibules en bronze, des anneaux, et des boucles d'oreille
en or.
La nécropole de Diarville comprend également un cimetière occupé jusqu'au IVe siècle, moins riche que les sépultures antérieures. Les tombes racontent l'évolution de la société : à partir de 600, les inégalités sociales s'accentuent lors de l'apogée des tombes à char, et à partir de 500 s'amorce le déclin de la principauté ; les tombes ultérieures sont nettement moins riches.