Inventé royal du paradis
Sans qu'on m'en ai rien dit
Le jour des Morts
Où près des corps
Comme ceux des aimés que la Vie exila.

Mon amie toute belle sans défaut en toi
Dès l'aube, deux soldats entraient dans ma prison
Quoi ! ce deuil est sans raison !

Les cigales criaient, tout y était mélodie.
Quand le corbillard vint, les deux prêtres firent ainsi,
Mais j 'y songe, on a dû t'ouvrir
Soulevez-moi, ma mère, et veuillez lire !

Ce sera très laid
Et je me retournai.
Elle me regarda
Je ne plaisantais pas.

En attendant qu'un coin du comptoir fût libre
Choisissez donc votre calibre !
Et ils me mettront dans leur chapelle
Et mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles

Ayant l'expansion des choses infinies,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies
Tu changes même la couleur du temps
Tu m'aimes et me comprends.

C'est bien la pire peine
Que de concevoir le modèle de haine
Qu'un guide, en vérité
Peut chasser ou fixer dans sa pensée.

Incertaine, inquiète, immobile pourtant
Je te vois te trémousser et ricaner
Je sens des bras froids m'enlacer
Et les soleils couchants
revêtent les champs.


Constructions réalistes (Cristal Farceur-II)
manuscrit du 21-6-82

~ Cristal Farceur n° 2 ~
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Invention royale en direct du paradis
- sans qu'on m'en ait jamais rien dit -
Voici le Jour des Morts :
On y pleure les corps
& les aimés que la vie exila.

Mon amie toute belle sans défaut en toi
Dès l'aube, deux soldats entraient dans ma prison
Quoi ! ce deuil est sans raison !

Les cigales criaient, tout y était mélodie.
Quand le corbillard vint, les deux prêtres firent ainsi,
Mais j 'y songe, on a dû t'ouvrir
Soulevez-moi, ma mère, et veuillez lire !

Ce sera très laid
Et je me retournai.
Elle me regarda
Je ne plaisantais pas.

En attendant qu'un coin du comptoir fût libre :
Choisissez donc votre calibre !
Et ils me mettront dans leur chapelle
Avec mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles

Qui ont l'expansion des choses infinies,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies :
Tu changes même la couleur du temps
Tu m'aimes et me comprends.

C'est bien la pire peine
Que de concevoir le modèle de haine
Qu'un guide, en vérité
Peut chasser ou fixer dans sa pensée.

Incertaine, inquiète, immobile pourtant
Je te vois te trémousser et ricaner
Je sens des bras froids m'enlacer
Et les soleils couchants déjà revêtent les champs.

Ce n'était qu'un printemps.

Constructions réalistes (Cristal Farceur-II)
manuscrit du 6-8-86

Invention royale en direct du paradis
- sans qu'on m'en ait jamais rien dit -
Voici le Jour Des Morts :
On y pleure les corps
Et ceux que la Vie exila.

Mon amie toute belle sans défaut en toi
Dès l'aube, deux soldats entraient dans ma prison
Quoi ! ce deuil est sans raison !

Les cigales criaient, tout y était mélodie.
Quand le corbillard vint, les deux prêtres firent ainsi,
Mais j 'y songe, on a dû t'ouvrir,
Soulevez-moi, ma mère, et veuillez lire !

Ce sera très laid
Et je me retournai.
Elle me regarda
Je ne plaisantais pas.

En attendant qu'un coin du comptoir fût libre :
Choisissez donc votre calibre !
Et ils me mettront dans leur chapelle
Avec mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles

Qui ont l'expansion des choses infinies,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies :
Tu changes même la couleur du temps
Tu m'aimes et me comprends.

C'est bien la pire peine
Que de concevoir le modèle de haine
Qu'un guide, en vérité,
Peut chasser ou fixer dans une pensée.

Incertaine, inquiète, immobile pourtant
Je te vois te trémousser et ricaner
Je sens des bras froids m'enlacer
Et les soleils couchants déjà revêtent les
champs.

Ce n'était qu'un printemps.

Cristal Farceur n° 2
Lambeaux extrâniens et sa version en ligne
(il existe une édition des Lambeaux extrâniens avec une version fautive du vers 22 : Doux comme des hautbois)